Le goût de rien (bio d’un projet)
Je ne sais pas comment l’idée que d’écrire de la poésie c’est cool s’implante dans mon cerveau d’enfant, mais aussitôt que je sais aligner un sujet un verbe et un complément, je les fais rimer.
J’ai déjà noirci de mes états d’âme les pages de plusieurs cahiers quand la guitare devient un prolongement de ma personne. Impopulaire et dépressive, je survis à l’adolescence grâce au grunge. Je joins mon premier band à 16 ans, un band de rock entièrement féminin au sein duquel je développe une sérieuse dépendance à la scène.
Victime d’un sévère conflit de personnalité avec le système scolaire, je remplace une éducation post-secondaire par un voyage en Europe avec ma meilleure amie et guitariste Julie Miron. Nous revenons au continent avec un répertoire de folk acoustique que l’on promène sur les scènes de Montréal en duo et en full band jusqu’à ce que je donne naissance à mon fils.
S’en suivent deux années de mortalité musicale.
C’est à 22 ans, nouvellement monoparentale et sans diplôme que l’idée de replonger dans la musique s’impose à moi comme seul moyen de ne pas sombrer dans la folie. Armée d’un tout nouveau répertoire, je reprends du service sur les scènes de la ville en solo ou accompagnée par la guitare de Monsieur Jean (Jean-Sébastien Brault-Labbé) rencontré quelques années plutôt via la rubrique cours de musique du journal Voir.
Puis je mets l’orteil dans l’univers des concours.
Le gourou grisonné du premier concours où je pousse mes chansons, m’apprend que je ne chante pas très bien, que mes chansons tournent en rond et que je ne peux espérer conjuguer carrière en chanson et monoparentalité.
Alan Côté et le comité de sélection du Festival en chansons de Petite-Vallée ne partagent heureusement pas cet avis et m’accueillent à l’édition 2010 du Festival en tant que Chansonneure.
Et je vois la lumière.
Dans ce paradis Gaspésien, je fais des rencontres extraordinaires et la vague idée de faire de la chanson un métier se cristallise dans mon petit cerveau buzzé à l’air salin.
Je reviens en ville avec l’envie folle d’enregistrer un EP (mini-album).
Vierge d’expériences professionnelles d’enregistrement, je sollicite l’aide et les conseils de la personne de mon univers la plus crédible sur le sujet : Monsieur Jean.
En plus de m’offrir de précieux conseils, de m’aider à bâtir un budget et une échéance réalistes, Monsieur Jean me fait le cadeau immense de sa Foi en acceptant la direction des arrangements et la réalisation du projet.
Après avoir compris que le bilinguisme de mon œuvre serait une sérieuse épreuve à l’obtention de subventions, je choisis l’auto-financement et la pré-vente pour financer le projet. (Le succès du concept tient dans le fait qu’absolument tout le monde participant au projet est honteusement sous-payé.)
Alexandre Pépin (basse et contrebasse) et François-Michel Beauchamp (batterie), rencontrés lors d’unjam session mémorable sur la plage de Petite-Vallée, acceptent pour mon plus grand bonheur d’immortaliser leurs compétences de section rythmique sur mes chansons. Se joint au projet Julie Miron, guitariste et complice de mes émois musicaux depuis la formation de mon premier band.
En une période éclair de quelques semaines, le band monte une dizaine de chansons qui sont présentées une seule fois sur scène. Des 10 chansons, six ont un traitement prolongé et se rendent en studio.
Le résultat de l’aventure est un EP intitulé «Le goût de rien».
(source: samuelemusique.com)
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